Promenade en compagnie de Stéphanie Lafitte, conteuse

Conter la nature,
cueillir des histoires comme des noisettes et des coquillages,
vivre de contes et d'eau vive,
marcher sur la terre, sous le ciel,
rêver, glaner...

mercredi 27 mai 2009

Laisse de mer, jeux de sable...une balade océanique en Terre médocaine


Nos empreintes légères se posent sur le sable, entre galets et algues...
Nous quittons l'estuaire et sa rencontre trouble avec l'océan, eaux mêlées, remous et courants...et le phare de Cordouan qui veille au grain!
Peu de bipèdes, grandes plages vides à marée basse, qui se resserrent lentement devant nous, mangées par les vagues.


Marée haute: étroit ruban de sable ourlé de falaises -répliques pour lutins des vraies- en Gironde, pays de large horizon, on a les hauteurs qu'on peut!
Argile grise, bleutée, sculptée, modelée en villages minuscules, plaques brunes de lignite et d'alios...gouttes d'eau douce qui dégringolent pour rejoindre l'océan, dessinant un delta textile sur le sable...ocre, rouille, brun, blanc...les grains minuscules s'ordonnent et s'alignent, composant des motifs renouvelés. Autour de ces sources minuscules, de ces cascades pour fourmis, l'herbe pousse, et les joncs, quelques fleurs pointent même leurs museaux jaune ou rose, incongrues dans ce monde minéral.

Mille et un pas plus loin, le sac s'alourdit sur les épaules, les pieds nus s'enfoncent dans le sable mou, l'océan ronronne de plus en plus fort. Les vagues ont grossi, elles roulent et déferlent, tout près de moi, ma poitrine se soulève avec elles, mes poumons s'emplissent de cette brume vive, d'air à moitié eau, c'est bon!


Quelques-uns, avant moi sont passés, ont joué là avec l'océan, avec le sable et les bois, avec les oiseaux et les cailloux roulés. Je recherche leurs traces avec gourmandise, je m'amuse de leurs jeux...

Plus loin, marée basse, des baignoires d'argile nous invitent, l'eau y est plus douce, moins froide, et c'est irrésistible: nous nous peignons de "peintures de paix", un peu d'abord, quelques empreintes timides, visages, corps...puis, à pleines mains, à corps entiers! Le gris bleu nous enveloppe, nous transforme en statues sombres.

Bruissements d'ailes, nuage dansant...plus loin encore, mouettes et goélands se rassemblent pour un palabre organisé: partage des territoires de pêche, échange de nouvelles, préparation d'élections...nous ne saurons pas!

lundi 11 mai 2009

quelques glanes autour de l'île

"L'horizon qui parfois écoute aux portes, nous prétera ses îles. La chance de l'oeil est de passer, de ne pas s'arréter, de ne pas posséder, de découvrir sans cesse de nouveaux terrains de chasse....
Il ne conquiert pas, accepte le jour pour territoire, la nuit pour frontière."
"L'enfant que j'ai sauvé en moi se promène au bord du rivage, au point de départ des départs.
Tu épelles quelques mots marins et ouvres un autre monde: le flux, l'étale et le jusant, l'île, le rivage, le continent.
Nous sommes des aventuriers, des poétes, des marcheurs et nous cherchons au fond du ciel le charme dans le nuage et, sur l'épave, les trâces de l'étrange pays."
(d'Y Le Men, "la clef de la chapelle est au café d'en face")

"Si un jour la mer ne se retirait pas, c'est que la mort viendrait.
Elle nous laisse tout quand elle part:des paysages qui ne lui appartiennent plus...
Elle nous laisse tant de liberté qu'on pose des signes au milieu de l'anse: des totems dressés pour nous marquer, nous les hommes perdus, parfois.
Elle s'absente pour vivre et rapporter du lointain sa force pleine.
Nous sommes paisibles, nous les pétrels, les coquillages, le sable, la vase et les gens; nous sommes paisibles de l'attendre parce que sa vie à elle c'est de revenir toujours.
(de N Papin, "la ville qui retient la mer")

Ile était une fois







(Le Temps d'une île)



C'était ce week-end dernier, sur l'île d'Arcin, sur la Garonne:



une parenthèse poètique, un temps hors de l'agitation de la ville, une île verte, berceau des rêves des artistes qui les avaient déposés là, vaisseau de notre imaginaire pour un voyage partagé...



Quelques images, pour ceux qui y étaient, et pour les autres , pour l'envie d'embarquer vers d'autres destinations "hors-pistes"...